Des débats entre Orange et SFR ralentissent le déploiement de la fibre selon Stéphane Richard

Un accord convenu en 2011 entre les deux groupes prévoyait une répartition géographique de 80% pour Orange et 20% pour SFR. Mais "SFR, qui a changé d'actionnaire entre-temps, n'a pas respecté ses engagements", selon le patron de l'opérateur historique, Stéphane Richard.

 

Orange a des "débats" avec SFR, qui ralentissent le déploiement de la fibre dans certaines régions, a admis dimanche le PDG d'Orange Stéphane Richard dans une interview au Journal du Dimanche (JDD).

Orange "investit un milliard d'euros par an dans l'extension du réseau fibre contre environ 1 à 1,5 milliard pour les trois autres opérateurs", a déclaré M. Richard au lendemain des promesses réitérées d'Emmanuel Macron d'améliorer la couverture des zones rurales du pays en 4G/5G et fibre optique.

"Dans les zones faiblement peuplées, pour raccorder les 14 millions de foyers les plus isolés, nous participons à des appels d'offres avec un système de subventions publiques locales. Un processus forcément long et aléatoire. Dans les zones moyennement denses, les opérateurs financent le déploiement. Nous avons un accord de cofinancement avec chacun, mais avec SFR nous avons des débats" a expliqué M. Richard.

 

Un compromis raisonnable

Un accord convenu en 2011 entre les deux groupes prévoyait une répartition géographique de 80% pour Orange et 20% pour SFR. Mais "SFR, qui a changé d'actionnaire entre-temps, n'a pas respecté ses engagements initiaux et veut maintenant une part plus importante", a-t-il fait valoir.

Orange est désormais à la recherche d'un "compromis raisonnable" qui "tienne compte des investissements engagés par Orange depuis six ans", a-t-il ajouté.

"La qualité de connexion à Internet est devenue un produit de première nécessité, beaucoup plus important pour les gens et les élus qu'une ligne TGV", a commenté M. Richard.

Les territoires "profondément enclavés" où la 3G/4G est absente, se sentent "déclassés" et "les extrêmes" y "prospèrent" avait déclaré vendredi Emmanuel Macron dans le Limousin, en rappelant son engagement de parvenir à "une accessibilité complète sous deux ans".

"La fibre, on ne la mettra pas partout jusqu'au dernier kilomètre dans le dernier hameau", avait expliqué le président, pointant le "coût marginal" très important des derniers kilomètres de fibre et prônant "une solution mixte mariant fibre et 4G à bon niveau partout".

 

Pas de rapprochement avec Canal

Le PDG d'Orange estime d'autre part que les conditions d'une consolidation du secteur des télécommunications en France ne sont pas réunies. "Il y a trop de défiance entre les acteurs, en particulier entre Bouygues et Free", déclare Stéphane Richard. "Et Bouygues est le seul à pouvoir faire bouger les choses." Quant à la création d'un groupe intégré avec Orange, Vivendi et Telecom Italia, "c'est une fiction", juge-t-il également. "L'essentiel de la valeur de Vivendi, c'est Universal. Il n'y a que des bouts de Vivendi qui pourraient théoriquement nous intéresser."

Un rapprochement capitalistique avec Canal est exclu "pour le moment", ajoute-t-il. Quant à un rachat éventuel de Telecom Italia, il n'est pas à l'ordre du jour et le PDG d'Orange dit préférer consacrer ses ressources à de nouveaux métiers "plus générateurs de croissance".

L'Etat français, par le biais de différentes institutions, possède 24,6% du capital d'Orange. Stéphane Richard estime qu'une sortie de l'Etat est "une possibilité" mais refuse d'aller plus loin dans le commentaire.

Source : challenges.fr
Publié le 11 juin 2017 à 14h09 11/06/17 par grimreaperzzz Lui envoyer un message


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