Free Mobile créateur d'emplois ? La concurrence ironise

 

L'étude commandée par Free, qui fait état de la création d'au moins 16.000 emplois grâce au nouvel opérateur, est vivement critiquée par Natixis et la concurrence.

La polémique sur les destructions d'emplois dans les télécoms rebondit. L'étude commandée par Free, estimant que l'arrivée du 4 e  opérateur mobile entraînerait la création d'au moins 16.000 emplois en France, est vivement critiquée. Pas très surprenant à l'heure où SFR doit annoncer un millier de suppressions d'emplois, où Bouygues Telecom lance un plan de départs volontaires portant sur 556 postes, et que les boutiques The Phone House se séparent de 246 vendeurs...

Face à l'étude soutenue par Free, les analystes de Natixis n'y vont pas par quatre chemins. Pour eux, « les hypothèses de départ reflètent une certaine méconnaissance du marché mobile ». Les auteurs de l'étude pro-Free, Augustin Landier et David Thesmar, qui ne sont pas des spécialistes des télécoms mais des macroéconomistes reconnus, font le raisonnement suivant : ils estiment que la baisse des prix résultant de l'arrivée de Free conduit à un gain de pouvoir d'achat, d'environ 1,7 milliard d'euros par an. Et ce gain, réinjecté dans l'économie française, créera des emplois.

Chez un opérateur concurrent de Free, on qualifie les résultats de l'étude d'« erronés » : « Ils ignorent les impacts sectoriels sur la filière alors que les effets macroéconomiques sont quantifiés de façon fantaisiste. » Par exemple, un ménage qui achète 20 % de plus d'abonnements mobiles, chacun payé 20 % moins cher, n'aura ni gain ni perte en pouvoir d'achat, contrairement à ce qui est considéré dans l'étude.

Des emplois... à l'étranger ?

Les opérateurs concurrents de Free accusent également les deux économistes d'avoir « occulté l'impact de la baisse du prix du mobile sur l'investissement en général et dans le secteur des télécoms en particulier ». En outre, « l'étude ne tient pas compte d'un fait : les emplois dans les télécoms seront détruits en France et le gain de pouvoir d'achat créera des emplois qui seront, eux, localisés à l'étranger », considère Sébastien Crozier, responsable de la CFE CGC-Unsa chez France Télécom. « Sur la base du modèle utilisé dans l'étude, un prix nul, voire négatif, aurait donc des effets encore plus positifs sur l'emploi », se moque-t-on chez un opérateur mobile.

 

Source : Les Echos
Publié le 25 novembre 2012 à 20h41 25/11/12 par ThierryM Lui envoyer un message

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