Télécoms : les équipementiers entrevoient le bout du tunnel

A l'occasion du Broadband World Forum, équipementiers télécoms et opérateurs ont joué la carte de l'optimisme : les réseaux de nouvelle génération devraient leur permettre de sortir de l'ornière. Mais...

Paradoxe. Alors que le trafic Internet et mobile est en pleine explosion, les équipementiers télécoms, pourtant au coeur des réseaux, multiplient les difficultés financières. Difficile d'être optimiste : Alcatel Lucent accumule les pertes et les plans sociaux, Ericsson voit ses résultats baisser et Nortel a été déclaré en faillite puis vendu par appartements...

"Le trafic augmente plus vite que nos revenus", se désole Adolfo Hernandez, président EMEA d'Alcatel Lucent lors d'une table ronde organisée lors du dernier Broadband World Forum qui a eu lieu à Paris.

"C'est une industrie où les prix ont le plus chuté en dix ans alors que dans le même temps les usages explosent", tente d'expliquer de son côté Stefano Pilero, directeur technique de Telecom Italia.

Pistes

Voila donc la problématique à laquelle sont confrontés les équipementiers télécoms. Y'a-t-il une issue ? Pour les géants du secteur, il y aujourd'hui des raisons d'espérer. "Nous nous sommes trompés. Nous pensions que l'augmentation du trafic provoquerait une progression de nos revenus. Ce n'est pas le cas. Rendre cette explosion profitable, voilà le coeur du sujet", commente Stephan Sholz, directeur technique de Nokia Siemens Networks.

Alors quelles sont les remèdes, docteur ? L'émergence des réseaux de nouvelles générations dans l'Internet (FTTx) et le mobile (LTE, 4G) devrait donner du grain à moudre aux équipementiers dans les prochaines années. Le WiMax semble avoir été oublié de la liste...

Encore faut-il accompagner et orienter ces évolutions. "Il faut investir pour changer le coût structurel des réseaux", souligne Stefano Pilero de Telecom Italia. "Il est temps de bâtir un réseau complètement convergent fixe-mobile, full IP, ouvert et user friendly", poursuit le CTO.

"Nous sommes à l'orée d'un grand changement", ajoute Adolfo Hernandez d'Alcatel-Lucent. "Le challenge passe par l'innovation avec des réseaux flexibles, programmables, intelligents et tout IP, basé notamment sur le cloud computing".

Stefano Pilero donne d'autres pistes qui selon lui animeront à court terme le marché : la multiplication des terminaux connectés, la TV en 3D, les applications pervasives, l'essor des services mobiles géolocalisés, du M2M (Machine to Machine)...

Résister à la régulation a priori

Pour Adolfo Hernandez, l'âge d'or de la participation (chaque internaute est désormais source de contenus), la convergence voix, vidéo, Internet et le cloud constituent également des raisons d'espérer.

Autant de services qui vont faire flamber le trafic. Selon les études, Internet génèrera 1000 exabytes de données (1 exabyte = 1 milliard de gigabytes) par an en 2015 contre moins de 100 aujourd'hui. Le trafic mobile passera de son côté à 23 exabytes en 2015 contre environ 1,5 actuellement.

Pour autant, les équipementiers identifient des freins à cet essor (et donc à leur business), notamment la régulation. "Nous avons besoin du support des régulateurs et il est normal de réguler les réseaux existants", explique Stefano Pilero de Telecom Italia.

"Mais on ne doit pas réguler une technologie qui n'existe pas encore et encore moins se prononcer pour une technologie plutôt qu'une autre"... C'est pourtant exactement ce qui se passe actuellement avec la fibre optique, notamment en France avec les choix de l'Arcep...

Source : http://www.lexpress.fr
Publié le 10 septembre 2009 à 08h37 10/09/09 par maboxtv Lui envoyer un message


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