Après plusieurs mois d’existence virtuelle, le Parti Pirate, né des colères consécutives aux lois DADVSI, Lopsi et Hadopi, présente un candidat à la députation dans les Yvelines.
Le 20 septembre va avoir lieu dans la 10ème circonscription des Yvelines une élection législative partielle, pour remplacer la députée sortante Christine Boutin, démissionnaire. Et ce scrutin va voir l’arrivée d’un drôle de participant : Maxime Rouquet, tout premier candidat du Parti Pirate à se présenter à un scrutin.
Maxime Rouquet a 23 ans, il est étudiant ingénieur en spécialité informatique ; son suppléant, Laurent Le Besnerais, a lui 33 ans, et travaille dans la création de jeux vidéos.
Leur programme ? Mettre en place « un accès libre et égal pour tous à la culture, la connaissance et l'information », veiller au « respect de la vie privée des citoyens », et lancer une « refonte du code de la propriété intellectuelle, face aux brevets et aux droits d'auteur ».
Malgré la discipline de parti et les députés godillots dénoncés par la Quadrature du Net, les questions politiques traitant de l’internet et des libertés individuelles divisent les rangs des députés. Alors pourquoi ne pas créer un parti qui porterait précisément ces revendications ? C’est sur cette base que s’est créé en France le Partipirate.org, lors des débats de la loi DADVSI, et sur le modèle de ce qui s’est fait à l’étranger, notamment en Suède, Grande Bretagne et Allemagne. Des députés « pirates » ont ainsi fait leur entrée au Parlement européen, dans des conseils municipaux allemands ou au Bundestag.
En France, les partis pirates sont divisés en deux principales tendances : le Parti Pirate Français, et Partipirate.org, celui de Maxime Rouquet. Ils sont en train d’opérer un inévitable rapprochement : logo commun, soutien du PPF au candidat du Partipirate.org. Cette élection leur donnerait une visibilité les faisant sortir du stade de la coquille vide.
Le Parti Pirate Français rappelle que son homologue suédois, a remporté 7,1% des suffrages aux dernières élections européennes, et 23% chez les moins de 30 ans.
C’est le 14 septembre prochain que le Parlement sera réuni en séance extraordinaire pour voter solennellement la loi Hadopi. Un peu trop tôt pour permettre au jeune député, si jamais il devait être élu, pour prendre la parole à la tribune… Peut-être pour la prochaine loi Loppsi ?